Le troisième plus gros pollueur mondial n’est pas un pays, mais le gaspillage. Le gaspillage alimentaire englobe toute nourriture perdue au cours du processus d’approvisionnement entre le producteur et le consommateur, jusqu’au moment où le consommateur la mange ou la jette. L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a fait des études depuis de nombreuses années.
Chaque année, entre 25 et 30% de la nourriture produite n’est pas consommée ce qui représente 1,3 milliard de tonnes. Le gaspillage alimentaire cause des problèmes environnementaux mais aussi sanitaires et sociétaux. La nourriture non consommée représente 8% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. En effet, pour produire, il faut transformer, conserver, emballer, transporter et utiliser de l’énergie pour cuire ou cuisiner. Si le résultat est de jeter, l’équation est mauvaise.
Au niveau économique, l’addition est salée car le gaspillage coûte près de 1.000 milliards de dollars chaque année dans le monde. Pour la France seule, 16 milliards d’euros partent en fumée d’après une étude de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME).
Comme les Français, notamment, ont pu le constater à nouveau cet été avec les sécheresses et les restrictions, l’eau est un élément précieux. La nourriture produite et non consommée engendre 250 km3 d’eau perdue chaque année. Il est, par exemple, nécessaire d’utiliser 1000 litres d’eau pour produire un kilo de farine.
Les raisons du gaspillage alimentaire sont multiples. Parfois, les pré-récoltes sont détruites par des intempéries – ou des parasites – comme ce fut le cas en France à de nombreux moments cette année avec les pluies de grêle. Il peut aussi être question de problèmes d’infrastructures pour conserver la nourriture dans de bonnes conditions sur les étals, certains pays en manquent. Il y a aussi le problème de gestion des produits frais dans les pays où la chaine du froid n’est pas développée.
Depuis quelques années, des actions qui comptent sont mises en place en France. Entre autres, les restaurateurs proposent au client d’amener les restes de nourriture chez eux, les fruits ne répondant pas aux standards sont remisés dans les supermarchés et la nourriture bientôt « périmée » bénéficie d’un prix plus attractif.
Mais ces actions restent marginales et le consommateur peut jouer un rôle prépondérant en ne n’achetant pas excessivement, en consommant certains produits – quand ça ne constitue pas de risque pour la santé – après leur date de péremption fournie à titre indicatif ou leur date d’utilisation optimale (yahourt nature, etc.) Certaines enseignent utilisent également des applications (Phénix, etc.) pour offrir des sacs de provisions à prix cassés à des particuliers ou les donnent à des associations.
Pour conclure, il est nécessaire de noter qu’au rayon des produits les plus jetés figurent les racines et tubercules, les fruits et légumes (45%), puis le poisson (35%). Enfin, 30% des céréales et 20% de la viande ne sont pas consommés en bout de chaîne.