Ces 20 voire 30 dernières années ont complètement modifié notre rapport à la mode. Nous consommons davantage de vêtements, mais nous les conservons de moins en moins longtemps. L’industrie du textile relève aujourd’hui d’un double enjeu environnemental et social où chacun de nous peut agir à son échelle. Alors, acheter moins ou acheter mieux, quelles sont les alternatives à la « fast-fashion » ?

L’achat de seconde-main

Consommer des vêtements déjà portés, c’est une manière d’éviter d’en produire de nouveaux. Il existe plusieurs façons d’aller chiner ses vêtements selon ses envies et son budget. Déjà, la seconde main en ligne comme Vinted propose des vêtements, chaussures, sacs et accessoires pour femmes, hommes et enfants et souvent aussi du linge de maison. Contrairement aux magasins, les services en ligne permettent de chercher rapidement des produits en filtrant par marque, par prix ou par couleur par exemple.

Les boutiques n’ont pas l’avantage du gain de temps, et il est plus difficile de trouver ce que l’on cherche quand on en a une idée précise. Mais ces lieux regorgent de vêtements vintages authentiques et la possibilité de voir, de toucher et parfois d’essayer le vêtement devrait en motiver certains.

Les prix que ce soit en ligne ou en boutique sont très variables. En règle générale, plus il est nécessaire de fouiller dans de gros tas de vêtements, plus les prix seront bas, et inversement, les boutiques qui proposent des vêtements déjà sélectionnés, propres et bien présentés demanderont des prix plus élevés. Pour autant, il est possible de trouver des pièces de très bonne qualité dans des boutiques pas très chères, il suffit d’y passer un peu de temps. Pour les magasins en ligne de seconde main, certains se sont spécialisés dans la revente de vêtements de luxe et de qualité comme Vide Dressing et Vestiaire collectif.

Acheter des vêtements responsables

Si nous préférons acheter des vêtements qui n’ont jamais été portés, c’est une bonne alternative qui reste toutefois la plus coûteuse.

Mais alors, comment déchiffrer quels vêtements sont vraiment responsables ?

Les labels octroyés permettent de garantir un certain niveau du respect environnemental ou social. GOTS, FAIR WEAR FOUNDATION, OEKO-TEX, PETA, FAIRTRADE, GLOBAL RECYCLED STANDARD, BLUESIGN, FAIR TRADE CERTIFIED, ORIGINE FRANCE GARANTIE, RWS contrôlent la qualité de production, la provenance ou la composition des matières premières utilisées et veillent à l’établissement de conditions de travail décentes. Aussi, pour éviter le greenwashing, il est important de vérifier les réels engagements tenus par la marque et de se méfier de celles qui restent opaques sur leurs méthodes de production.

Mais acheter responsable, c’est également s’assurer que le vêtement qu’on s’apprête à choisir est utile, qu’on en a vraiment besoin et qu’il ne s’agit pas simplement d’une envie impulsive. Acheter de manière responsable c’est aussi consommer moins mais opter pour des pièces de qualité, simples et indémodables qui nous suivrons tout au long de notre vie.

La récupération

Avant d’acheter quoi que ce soit, n’hésitons pas à fouiller dans nos placards, nous trouvrons sûrement des pièces complètement oubliées. Les anciens vêtements de nos parents ou grands-parents sont aussi une très belle façon de leur donner une deuxième vie. Ils sont souvent de bien meilleures qualités de ce que l’on trouve aujourd’hui dans la plupart des magasins. Et s’ils ne sont plus tout à fait à la mode, rien n’empêche de les réajuster à son goût.

Fabriquer soi-même

Dernière alternative qui cette fois-ci demande un peu de temps, mais qui permet d’avoir des vêtements personnalisés. La couture et le tricot sont des activités à part entière qui peuvent permettre de créer soi-même les pièces dont on a envie, à condition cependant de sélectionner des tissus et des pelotes qui répondent à des engagements environnementaux et/ou sociaux.

L’impact environnemental et social de l’industrie de la mode

Ces quinze dernières années, la consommation de vêtements a doublé alors que la qualité des produits ne cesse de diminuer. Il s’agit dans un premier temps d’un réel impact sur l’environnement : la production des fibres naturelles et synthétiques, la transformation, le tissage, la confection, le transport et l’entretien sont autant d’étapes qui participent à la pollution de l’air et de l’eau.

La majorité des marques tentent de baisser leur prix ou d’augmenter leur marge en ayant recours à des méthodes de production de plus en plus désastreuses. Et face à ces baisses de prix, les consommateurs sont tentés de consommer de plus en plus. Nous achetons en moyenne 20 kilos de vêtements chaque année.

L’impact social est aussi majeur : conditions de travail indécentes, salaires ultra-précaires ou exploitation de personnes mineures. Selon OXFAM, les ouvriers asiatiques qui travaillent à la confection d’un t-shirt ne toucheraient que 18 centimes alors qu’il est vendu en Europe à 29€. Et plusieurs évènements viennent régulièrement rappeler les conditions inhumaines de travail avec l’effondrement de l’usine textile de Rana Plazza au Bangladesh ou des appels à l’aide dissimulés dans des poches des vêtements.