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Alors que tout le monde a les yeux rivés sur le 46ème président des États-Unis, que sait-on vraiment de l’authenticité de ses engagements et de son programme en matière environnementale ? Où en est le pays après les quatre années de présidence de Donald Trump et dans quelle direction les États-Unis vont-ils se diriger ?

crédit : https://joebiden.com/

Le contexte actuel aux États-Unis Pendant le mandat de Donald Trump, les critiques se sont élevées partout dans le monde pour dénoncer la politique écocidaire menée. Bien que l’écologie semble être aujourd’hui un enjeu géopolitique majeur, Trump a choisi de privilégier l’économie, certain qu’elle est incompatible avec le principe de développement durable.
“We have bigger problems right now” Donald Trump, novembre 2015
Ouvertement climatosceptique, il annonce en 2017 se retirer des Accords de Paris. Ces derniers prévoyaient de limiter l’augmentation de la température à 1,5°C voire 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, grâce aux efforts fournis par l’ensemble des pays signataires. Les objectifs sont définis en tenant compte des moyens et des besoins de chacun des 196 pays. En accusant la Chine de ne pas chercher à atteindre son pic des émissions de CO2 avant 2030, Trump s’est appuyé sur ce dernier point pour accuser les autres pays de profiter des accords de Paris afin de devancer les Etats-Unis sur le plan financier. Donald Trump se désengage le 4 novembre 2017 du traité et donc des objectifs de réduction des émissions nationales de 26 à 28% d’ici 2025 par rapport à 2005 et du versement de 100 milliards de dollars annuels, aux pays les plus vulnérables face à la crise climatique. L’administration de Donald Trump a également annulé environ 80 réglementations environnementales qui visaient par exemple à baisser les contrôles imposés à de nombreuses industries polluantes ou à protéger les espèces en voie de disparition. Le président sortant avait également demandé un réexamen des règles qui limitaient les forages et minages de parcs naturels nationaux protégés. Ces quatre dernières années ne sont pas pour autant représentatives ni de la vision de l’ensemble des Américains ni des réglementations mises en place par les précédents présidents. De nombreuses initiatives sont venues contrebalancer les politiques écologiques abandonnées par le pays comme le regroupement inter-états « We are still in », les marches des jeunes pour le climat, le mouvement du Green New Deal, entre autres.
“Because no nation, not even one as powerful as ours, can solve this challenge alone.  And no country, no matter how small, can sit on the sidelines.  All of us had to solve it together.” Barack Obama, 12 décembre 2015
Barack Obama évoquait l’importance des décisions multilatérales pour parvenir à des objectifs et des résultats concrets en matière de préservation de l’environnement. Dès 2009 aux côtés de Barack Obama et encore aujourd’hui, Joe Biden a envie de conserver une vision des Etats-Unis en partenariat avec les autres pays pour limiter les effets néfastes de la surexploitation des ressources. Le programme environnemental de Joe Biden Conscient que la température moyenne terrestre augmenterait de 4°C d’ici 2100 si tous les pays menaient une politique climatique identique à celle des Etats-Unis durant le mandat de Trump, Joe Biden compte bien revenir sur les pas de Barack Obama en signant de nouveau les Accords de Paris. Puisque si certains jugent le programme du nouveau président élu bien trop ambitieux, Joe Biden compte bien faire de l’environnement un axe politique majeur. Il prévoit de se focaliser sur plusieurs thèmes ; déjà, avec la rénovation énergétique de logements et de bâtiments commerciaux, sans exclure les quartiers les plus défavorisés. Ensuite, il se fixe deux objectifs : celui d’une électricité 100% décarbonée d’ici 2035 et d’une neutralité carbone d’ici 2050 avec l’installation massive d’équipements solaires et éoliens.  Joe Biden entend également inciter les Américains à investir dans l’achat de voiture électrique made in USA. Son programme de campagne prévoyait également de reboucher les puits de pétrole et de gaz naturel abandonnés et de classer 30% des territoires en espaces protégés d’ici 2030 pour interdire (entre autres) les forages en Alaska. Selon les spécialistes de l’agence Moody’s Analytics qui ont analysé les mesures envisagées par Joe Biden, le scénario le plus optimiste (dans lequel le nouveau président aurait le soutien du Congrès) prévoit une création de 18,6 millions d’emplois sur quatre ans. Dans une vidéo de campagne, Joe Biden promet une création de 10 millions d’emplois qui seront selon lui bien payés. Aujourd’hui, c’est seulement 3 millions d’Américains qui travaillent dans le secteur des énergies renouvelables. Et pour arriver à atteindre ses objectifs, Joe Biden compte bien mettre en place tous les moyens possibles : il annonce qu’un investissement de 2000 milliards de dollars sur quatre ans devra être entrepris pour favoriser une relance verte.
“When I think about climate change, the word I think of is job” Joe Biden, durant la campagne présidentielle des élections 2020.
Au sein même du parti démocrate, certains doutent de la sincérité de Joe Biden quant à son engagement écologiste, dont il ne parlait jamais il y a quelques mois. En avril dernier, Alexandria Ocasio-Cortez avait déclaré
“I don’t think that the vice president has a climate change policy that is sufficient right now”. Alexandria Ocasio-Cortez, avril 2020
Mais dans sa vidéo de campagne sur la révolution énergétique et la justice environnementale, Joe Biden rappelle qu’il a rédigé l’un des premiers projets de loi sur le changement climatique présentés au Sénat et supervisé le Recovery Act, le plus gros investissement dans l’énergie propre. Bien que ce programme soit nécessaire, toutes ses mesures ne seront pas adoptées. Des éléments devront être rediscutés et des compromis devront être trouvés. L’industrie pétrolière qui emploie des millions d’Américains est déjà en difficulté et son économie est aujourd’hui encore vitale pour de nombreux foyers. Il faudra réaliser une transition suffisamment douce pour former les travailleurs des secteurs polluants aux métiers de demain, sans pour autant manquer les échéances à partir desquelles chaque progrès demandera un effort supplémentaire pour atteindre les mêmes objectifs.