La pandémie de COVID-19 n’aura épargné aucun continent. Au Kenya, le Northern Rangelands Trust (NRT), un organisme de protection de la nature dont l’essentiel des revenus venaient du tourisme étranger, a pu s’en sortir grâce à son modèle alliant protection de la biodiversité et protection des hommes.
Northern Rangelands Trust : une ONG écologique et humanitaire
Créé en 2004, le Northern Rangelands Trust est une ONG de protection de la nature qui a pour ambition de préserver la faune sauvage — notamment les espèces en danger, telles que les éléphants — tout en la faisant cohabiter avec les populations locales.
Le NRT compte aujourd’hui 39 refuges communautaires s’étendant sur 44 000 km² au nord du Kenya, où cohabitent pas moins de 700 000 habitants avec des millions de têtes de bétails et d’animaux sauvages.
Son concept est simple : en échange de la préservation de l’environnement au sein des aires protégées, les habitants reçoivent des services de base permettant leur survie et leur développement : adduction d’eau, construction d’écoles, de dispensaires pour assurer des services médicaux.
Face à la COVID-19, le NRT résiste
Avec la crise de la COVID-19, le plus gros des revenus du NRT, qui venaient du tourisme, ont disparu. Le Kenya a en effet très vite pris des mesures préventives contre le virus en fermant ses frontières dès le 17 mars 2020.
Grâce à d’importantes aides fournies par des organisations étrangères comme l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) ou l’Union Européenne, les trente-neuf refuges du nord du Kenya ont pu résister à la pandémie et poursuivre leurs activités.
À ces aides, s’ajoute la résilience des populations qui ont fourni des efforts pour préserver ces refuges. Pour pallier à l’absence de tourismes, de nouvelles activités ont été encouragées et mises en place afin de diversifier les revenus : maraîchage, artisanat, etc.
C’est aussi grâce aux idéaux du NRT, à savoir l’autogestion et le communautarisme, que ces refuges ont mieux fait face à la pandémie. Chacun des trente-neuf refuges est une entité juridique indépendante, détenue par des communautés locales. Ce modèle a permis de rassembler des communautés pastorales initialement en conflit : c’est le cas des Samburus, Rendilles et Boranas.
En privilégiant la coopération autour d’objectifs communs et en se préservant des conflits, les populations nord-kenyanes ont ainsi pu poursuivre leurs activités, en protégeant la faune et les hommes. Elles n’attendent plus que le retour des touristes.
Sources :
– National Geographic (Juillet 2021)
– FFEM